Biologiste de formation, Olivier de Sagazan se tourne vers la peinture et la sculpture avec l'idée omniprésente de questionner la vie organique. De sa passion de donner vie à la matière lui est venue l'idée de deux créations que Wart produira : Découvrez "Transfiguration" et "Il nous est arrivé quelque chose" !
Il nous est arrivé quelque chose :
Sur scène, un homme connecté à de nombreux capteurs rentre dans un tube à essai de 2 mètres de haut. Il entame une course sur place et son électrocardiogramme dessine en direct son état physiologique. Sa respiration croissante, les bruits du corps et sa voix sont repris par 2 artistes sonores qui façonnent en direct le tempo musical, tout comme la vidéo et la lumière interagissent avec l’état du performeur. À la recherche d’une «radicalisation de l’expérience sensible» le performeur énonce en direct des mots et des pensées qui lui viennent à l’esprit. Sa langue trébuche, son alphabet se désarticule et la folie prend le dessus quand le sujet s’interroge sur l’origine des mots qui naissent dans sa bouche. Une alchimie profonde se manifeste qui semble révéler une intrication du corps avec le cosmos. Après une longue série de performances autour de l’argile, son matériau favori, dont « Transfiguration » totalisant sur Youtube des millions de vues, Olivier de Sagazan retrouve ses origines de biologiste pour une nouvelle exploration du corps et ses multiples connexions.
Transfiguration :
Performance historique, qui fit naître à la scène le plasticien Olivier de Sagazan, Transfiguration a déjà été jouée plus de 350 fois. En costume cravate, il y déploie l’histoire de son désir jamais assouvi de sculpteur, de donner vie à sa création. Dans une semi obscurité, il entame un rituel au cours duquel il s’immerge dans l’argile, et laisse ses mains pleines de peinture danser sur sa tête. Cette matière malléable, mouillée et mêlée à d’autres (paille, branches…), devient la source d’extensions instinctives et d’enveloppes difformes, façonnées à l’aveugle par surmodelages et effacements successifs. Se noue un jeu d’hybridités animales et monstrueuses, de disparition totale de visage humain pour mieux laisser émerger ses perceptions intimes et profondes, les identités cachées qui le possèdent. Sculpture vivante, Olivier de Sagazan éructe et psalmodie à la limite de l’audible, en malaxant sa prochaine mue, toujours en quête de découvrir qui il est sous ses masques, et qui est le marionnettiste : « Je suis sidéré de voir à quel point les gens pensent qu’il est normal d’être en vie. Tout mon objectif est de rendre compte de l’étrangeté même d’être là. La défiguration en art est pour moi un moyen, par la puissance même des images qui peuvent apparaître, d’accéder à cette prise de conscience. »